TEXTES G.R.A.V.

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Proposition pour un lieu d'activation

Groupe de recherche d'art visuel. Paris, juillet 1963.

 

(La description qui suit à un caractère tout a fait hypothétique.)

 

Ce lieu peut avoir le caractère ou l'apparence d'une galerie d'art expérimentale, d'une scène de théâtre, d'un plateau de télévision, d'une salle de réunion, d'un atelier d'école, etc., mais n'aurait aucun de ces caractères spécifiques.

Dans ce lieu il n'y aura ni tableaux accrochés au mur, ni acteurs, ni spectateurs passifs, ni maîtres, ni élèves, simplement certains éléments et des gens avec un temps disponible.

Ce lieu hypothétique pourrait être une grande salle de 15 x 15 x 6 m de hauteur, toute blanche, avec un jeu de panneaux et de ponts mobiles. De même une série de cubes de 50 cm de coté pourrait être assemblée pour créer divers niveaux de planchers et de volumes différents.

Peut être prévue une série de projecteurs avec des supports permettant les placements les plus divers avec toutes sortes d'orientations. Ces projecteurs pourront être équipés d'un jeu de caches pour limiter, fractionner, multiplier ou colorer le rayon de lumière.

Une série de tourne-disques a vitesse et intensités réglables, équipés de disques divers, ainsi que des magnétophones, microphones et amplificateurs seraient distribués dans divers points. Il est a prévoir aussi une série d'ensembles qui réagissent avec une faible participation du spectateur produisant des changements notables, soit de lumière, de son, de déplacement des éléments, etc.

II est certain que des expériences dans cet esprit pourront être envisagées dans des endroits publics : musées, théâtres, écoles, maisons de culture, endroits de vacances, etc., et requerront dans chaque occasion des considérations particulières en tenant compte des temps d'expériences, gens, moyens, finalité immédiate, etc.

 

Les possibilités d'expériences dans cette voie sont énormes et les variations des situations multiples. Evidemment, dans une première étape et pour briser l'apathie ou l'inhibition des gens il faudra trouver des solutions transitoires, par exemple un minimum de participation des personnes devra déclencher des modifications très importantes; ou bien, a l'aide d'animateurs, maintenir un niveau d'interaction, en laissant surtout une grande marge a la libre initiative et a l'improvisation. A la rigueur on pourra solliciter le spectateur en le faisant participer à un jeu-concours avec un prix établi. Bien que limitatif, ce moyen pourra quand même éveiller chez le spectateur un intérêt.

Le facteur surprise est également à considérer.

Le résultat ou le caractère d'une situation dans ce lieu sera le produit de la participation active plus ou moins déterminante de chaque participant.

Ainsi se développeront un autre niveau de communication et la prise en considération d'une situation collective a laquelle auront concouru toutes les actions particulières.

 

Des réunions pourront être établies avant ou après chaque séance afin d'analyser collectivement les développements d'une nouvelle séance et pour tirer les conséquences de ce qui a été réalisé. Les participants pourront ainsi déterminer les conditions, la durée et les éléments d'une séance.

Un registre des différentes situations et de leurs conséquences pourra être établi pour suivre le développement général de l'expérience.

 

Le G.R.A.V., dans la mesure de ses possibilités, tendra vers la réalisation d'expériences de ce type et propose à la Nouvelle Tendance Recherche Continuelle de discuter cette proposition.

Nous invitons les groupes ou membres de la N.T.R.C. qui se sentent solidaires de cette proposition d'envisager avec nous ou séparément les modalités de réalisation.

 

Paris, juillet 1963.

 

Garcia-Rossi, Le Parc, Morellet, Sobrino, Stein, Yvaral.

Groupe de recherche d'art visuel.

 

 

Proposal For a Place of Activation

G.R.A.V., Paris, July 1963

 

(The description that follows is completely hypothetical in nature.)

Such a place might have the character or the appearance of an experimental art gallery, of a theater stage, a television stage, a meeting room, a school workshop, et cetera, but will have none of their specific characteristics.

 

In this place there will be no paintings hung on the wall, no actors, no passive spectators, no masters, and no pupils, simply certain elements and people with some free time.

This hypothetical place could be a large room, fifteen meters square and six meters high, entirely white, equipped with a series of panels and moveable ramps. In addition, a series of cubes, fifty centimeters on a side, could be assembled in order to create varying floor levels and different volumes.

A series of projectors could also be envisaged, with supports that allow them to be placed everywhere and pointed in every direction. These projectors could be equipped with a set of masks to limit, split, multiply, and color the beam of light.

A series of record players with variable speed and intensity, equipped with a series of records, as well as tape recorders, microphones, and amplifiers will be placed at various points. It is planned to have a series of assemblies that react with minimum intervention by the viewer, producing significant changes, either in light, sound, movement of elements, et cetera.

Certainly, experiences of this type can be imagined in various public spaces: museums, theaters, schools, cultural centers, holiday resorts, et cetera, and will on each occasion call for specific considerations, taking into account the length of the experience, the people, the means, the immediate purpose, et cetera. The possibilities for experiences in this vein are enormous, and the situations can have multiple variations. Initially, of course, and in order to break through people's apathy and inhibition, transitional solutions must be found, for example minimal participation by people should trigger very sizeable changes; or, with the help of facilitators, a level of interaction can be maintained, above all by allowing a great deal of space for personal initiative and improvisation. If need be, the spectators participation

can be solicited by having them take part in a competition with a established prize. Although somewhat limiting, this means could stimulate interest in the spectator.

The surprise factor should also be taken into consideration.

 

The result or the character of a situation in such a setting will be the product of the active and more or less decisive participation of each participant.

In this way, another level of communication will develop, as well as the awareness of a collective situation to which every individual action contributes.

Meetings may be held before or after each session in order to collectively analyze the developments of a new session and to learn from what has just been accomplished. Participants may also determine a session's conditions, length, and constitutive elements.

A register of different situations and their results could be established in order to monitor the general development of the experience.

 

Proposition pour un lieu d'activation

 

G.R.A.V., Paris, July 1963

 

 

Proposición Para un Lugar de Activación

París, julio 1963. GRAV.

 

El arte actual continúa manteniendo la idea de una producción debiendo ser consumida por un hipotético espectador. Pone por un lado el objeto a contemplar y por otro al espectador.

Una tendencia a abrir la obra, tiende a superar esta situación tratando de modificar la relación obra-espectador, proponiendo al espectador una participación más activa.

El hombre actual está sometido a una organización social donde lo dominante es la dependencia. El espectador de arte no escapa a esa situación.

 

El GRAV es consciente que, debido a sus condicionamientos, su campo de acción es bastante limitado. Aun tratando de escapar a las condiciones del arte actual, no podemos sino ubicar nuestro esfuerzo en nuestro medio: las artes visuales.

La proposición que hacemos tiene una intención, cuyo objetivo final es sacar al hombre de su dependencia -pasividad - y de sus hábitos, de distracciones generalmente individuales, para invitarlo a una acción que desarrolle sus cualidades positivas en un clima de comunicación y de interacción.

La descripción que sigue tiene un carácter completamente hipotético.

Este lugar puede tener la apariencia de una galería de Arte experimental, de una escena de teatro, de un estudio de televisión, de una sala de reunión, de un taller, de una escuela, etc., pero no tendría ninguno de esos aspectos específicamente.

En ese lugar no habrá, ni cuadros colgados, ni actores, ni espectadores pasivos, ni profesores, ni alumnos, simplemente algunos elementos y gente con un tiempo disponible.

Este lugar hipotético podría ser una gran sala de 15 x 15 x 6 metros de altura, blanca, con un juego de paneles y de puertas móviles. Asimismo una serie de cubos de 50 cms. que podrían ser ensamblados para crear diversos niveles de suelo y volúmenes diferentes.

Puede ser prevista una serie de proyectores con soportes orientables permitiendo emplazamientos diversos. Estos proyectores podrían estar equipados con un juego de diafragmas para:

limitar, fraccionar, multiplicar o colorear los rayos de luz.

Una serie de tocadiscos a velocidades e intensidades regulables, equipados con diferentes discos, lo mismo que magnetófonos, micrófonos y amplificadores distribuidos en diversos puntos.

Es de proveer, también, una serie de conjuntos que reaccionen con una escasa participación del espectador, produciendo cambios notorios, ya sea de luz, de sonido, de desplazamiento de elementos, etc.

 

Es evidente que experiencias de esa naturaleza, podrían ser previstas en lugares públicos: museos, teatros, escuelas, casas de cultura, lugares de vacaciones, etc., y necesitarán en cada ocasión consideraciones particulares, teniendo en cuenta la duración de la experiencia, las gentes que participasen, los medios disponibles, la finalidad inmediata, etc.

Las posibilidades de experiencias en esta dirección son enormes y múltiples las variaciones de situación y circunstancias.

Evidentemente en una primera etapa y para romper la apatía o la inhibición de los participantes será necesario encontrar soluciones transitorias, por ejemplo: una escasa participación deberá ser capaz de provocar cambios importantes; o bien con ayuda de animadores para mantener un cierto nivel de interacción, dejando un gran margen a la libre iniciativa y a la improvisación. Incluso, se podría solicitar al espectador, haciéndolo participar en juegos con premios establecidos. Aunque limitado, este medio podría, sin embargo, desencadenar un interés en el espectador.

Hay que considerar igualmente el factor sorpresa.

El resultado o el carácter de una situación en ese lugar será el producto de la participación activa más o menos determinante de cada participante. Así se desarrollaría otro nivel de comunicación y será tomada en consideración una situación colectiva a la cual habrán concurrido todas las acciones particulares.

 

Se podrían establecer reuniones antes y después de cada sesión a fin de analizar colectivamente el desarrollo de una nueva sesión y para sacar las conclusiones de lo que fue realizado. Los participantes podrán así determinar las condiciones, la duración y los elementos de una sesión.

Un registro de diferentes situaciones y de sus consecuencias podrá ser establecido para seguir el desarrollo general de la experiencia.

 

París, julio 1963. GRAV.

 

 

ATELIER LE PARC - 2014